Fernando Arrabal est un écrivain universellement connu pour sa poésie, son théâtre et ses nombreuses collaborations avec les artistes contemporains.
Mots manuscrits ou typographiés, chaque oeuvre est une célébration du livre, de sa matière première à son contenu en impression. Artiste et auteur signent l’oeuvre.
Le 5 décembre 2001, la Galerie Michèle Broutta accueille Fernando Arrabal et Isabel qui travaillent ensemble, à l’époque, depuis une dizaine d’années.
L’exposition comportera une « Marelle » géante suspendue, s’élevant du sol aux poutres avec le texte manuscrit d’Arrabal. Par un jeu de lumière, de transparence du papier, à travers les pages, le visiteur pourra lire les différents textes lévitant à sa hauteur. Aux murs, seront présentés les reliefs en pâte à papier, tous blancs.
Les sculptures en habits de papier d’Isabel Echarri se lisent entre permanence et éphémérité, entre fragilité et force, entre blancheur pure et reliefs de matière et permet de jeter un pont entre la poésie des mots de ses livres-objets et la sensorialité savamment orchestrée de ses reliefs en papier sculpté.
TEXTE D’ARRABAL
Ma maison, branchée sur une étoile.
Est devenue carrosse de Satan.
Je crée un jeu de miroirs
Pour supporter mes reflets
Et mes angoisses.
Pitié pour les désirs bestiaux
Et l’oubli de soi.
Nimbée de mystère la marelle
S’achève dans un mouchoir ensanglanté.
A rideaux tirés
Elle embrasse des fileuses avec ivresse
Avalanche de pleurs noirs
Pour l’incantation du vide
Carcasse, ne roule pas trop vite
Vers l’éternité.
Novice, la grande ourse dans sa galaxie.
Jalouse les dahlias embrasés d’extase.
Il rêve de visiter son alcôve
Goutte à goutte
Privée d’orgueil elle s’étoile
Entre les pattes des étalons
En catimini, elle rend l’âme
Quand refleurissent les lilas
Ils s’enlacent symboliquement.
Tantriquement
Sous l’arc-en-ciel du paon géant
Le catalogue édité par la Galerie Michèle Brouta 2001-la-marelle